Aujourd’hui, je vous propose un petit article qui n’est pas une critique du sublime Ghost in the Shell de Mamoru Oshii, mais de sa version 2.0 en Blu Ray ! Alors, que vaut donc cette remasterisation ? Fameuse ou dispensable ?
Références :
Titre : Ghost in the Shell 2.0
Support : BLU RAY et DVD
Version testée : Edition limitée Fnac, inclus la version originale du film de 1995
J’avoue que j’avais beaucoup d’appréhension, quand j’ai commandé le Blu Ray Ghost in the Shell 2.0, car il partait avec un handicap de taille : il est certes livré avec la version originale de 1995, mais celle-ci n’est qu’en DVD. Le risque était donc que la version 2.0 ne me plaise pas du tout, sachant que Ghost in the Shell est tout de même l’un de mes films préférés (on saura !), et que je n’en suis pas à mon premier article sur lui.
Mais mon ancien DVD ayant pris de sérieuses rayures au fil de l’âge (je ne sais comment, vu le soin que j’apporte particulièrement à ma collection), cela faisait trop longtemps que je n’avais pu le revoir, et il était temps de se laisser tenter par un peu de renouveau. En effet, même si j’ai lu des avis assez mitigés sur l’usage du CGI pour certaines (rares) scènes, le fait que la V2 soit retravaillée spécialement pour le Blu Ray, aussi bien au niveau de l’image que du son, m’a finalement fait craquer !
Cette édition se présente ainsi :
La face arrière :
La reliure assimile le “boîtier” à un livre, mais comme vous pouvez le voir, le risque est que cela s’abîme rapidement, si on ne le manie pas avec précaution :
A l’intérieur, on trouve en premier le Blu Ray, contenant la version 2.0 ainsi que les bonus, et juste à côté, quelques pages portant sur le film. Un petit plus sympathique. Notez l’unité du motif du disque qui se poursuit sur le reste du boîtier interne :
Et à la fin, on a le DVD du film original, tel qu’il est sorti en 1995 :
J’en suis déjà à mon second visionnage du film depuis que je l’ai reçu (en début de semaine dernière), et pour tout vous dire, je vais être l’un des rares défenseurs de cette version 2.0, qui est tout simplement superbe !
Je vais toutefois commencer par les choses qui fâchent, c’est-à-dire l’incrustation de scènes en CGI. Alors oui, les puristes vont crier au sacrilège. Oui, moi-même j’ai trouvé maladroit de remplacer le dessin de la première apparition de Motoko par du CGI, mais au-delà de la symbolique profanée, rassurez-vous, l’incrustation de CGI se fait rare et discrète, à un point que l’on finit par se rendre compte qu’elle se marie pas si mal avec le film. Néanmoins, l’erreur de vouloir trop bien faire aura été de montrer Motoko en CGI lors de la scène d’intro, mais aussi celle de la plongée. Dommage !
Je n’ai pas été choqué à ce point, mais le CGI s’avère dispensable quand il s’agit de représenter les personnages
Pour le reste, la version 2.0 nous offre un travail impeccable !
L’image a été nettoyée et retravaillée, si bien que, malgré ses vingts ans de bouteille, on a l’impression d’être face à un récent film d’animation, et je pense d’ailleurs que certains devraient encore prendre exemple sur lui. Ghost in the Shell ne rime pas seulement avec Cyberpunk, mais aussi avec Immersion, avec un grand I. Et là encore, la V2 fait des merveilles. Les images nous plongent dans une ville futuriste, sombre et sale, qui n’a rien à envier au Los Angeles de Blade Runner, avec un soucis du détail que l’on apprécie davantage en Blu Ray qu’en DVD. Des petits détails, parfois anodins, qui nous montrent que Mamoru Oshii est décidément un maître de l’animation. Par exemple, une chose toute bête, mais le reflet des lumières qui défilent par intermittence sur les lunettes d’un personnage renforce davantage l’immersion et nous pousse à saluer le travail de précision.
La Remasterisation de l’image nous offre donc une approche particulièrement réussie qui embellit l’oeuvre (je ne parle pas des ajouts CGI, mais bien du travail de l’image), et constitue une motivation suffisante pour opter pour le format Blu Ray.
L’image, c’est une chose, mais le meilleur de la Remasterisation du film vient du son.
Le son ! Une perle, j’ai même envie de dire un cas d’école tellement la qualité m’a surpris. Le BR propose les pistes VF et VO (japonais) en format DTS HD 6.1. Pour ma part, mon Home Cinema ne reconnaît que le 5.1 en DTS, et c’est déjà amplement suffisant !
Dès les premières secondes, on sent que tout a été retravaillé, jusqu’aux voix qui, bien qu’étant celles d’origine (heureusement, car nous avons, rien que pour la VF, un doublage de qualité, avec Tania Torens (la voix officielle de Sigourney Weaver), Daniel Beretta (d’Arnold Schwarzenegger) ou encore du mythique Pierre Hatet (la voix de…nooooon, là je vous laisse chercher, c’est une voix particulièrement mythique ^^).
Au niveau des bruitages, on était déjà sur du très bon à l’époque, mais là, on en frissonne de bonheur lorsque l’on entend le son des hélices de l’hélicoptère pendant que Motoko se met en combinaison et prépare ses armes. Chaque bruitage n’est pas au hasard, et nous garantit une expérience sonore saisissante. J’avais l’impression d’y être !
Enfin, dois-je parler de la musique ? Un bijou composé par Kenji Kawaii qui contribue à rendre chaque scène encore plus culte qu’elle ne l’est déjà.
Bref, dois-je vous dire que j’ai aimé replonger dans l’univers de Ghost in the Shell ? Le film est toujours un régal aussi bien pour les oreilles que pour les yeux, mais il serait hypocrite de se voiler la face en reniant la version 2.0, qui nous offre un étonnant travail ! Les puristes continueront de blâmer le CGI et je les comprends, mais de là à bouder son plaisir quand un tel chef-d’oeuvre nous procure autant de sensations vertigineuses, hors de question !
Je le recommande donc, et pense même le revoir une troisième fois d’ici la fin du mois, histoire de rattraper le temps perdu !
Bien à vous,
Hyperion_Seiken