[MANGA] Your lie in april – Tomes 1 et 2

Bonjour à tous,

Je vous propose aujourd’hui une petite critique du manga Your lie in April, désormais disponible en France, et dont les deux premiers tomes sont sortis en avril 2015.

En préambule, je tiens à préciser que le pitch de Your lie in April a non seulement éveillé ma curiosité, mais il a eu la conséquence bénéfique de me replonger dans la passion des mangas, passion qui me suit depuis le collège, à l’époque où j’avais découvert Appleseed de Masamune Shirow (l’auteur de Ghost in the Shell).

Your lie in April -ou Shigatsu wa kimi no uso en version originale, est un manga écrit et dessiné par Naoshi Arakawa, en dix tomes, tous déjà disponibles au Japon, et dont seulement les deux premiers tomes sont sortis en France. Chaque nouveau tome paraîtra tous les deux mois, comme pour tous les autres mangas.

Affiche promotionnelle Ki Oon

Il s’agit apparemment du premier manga de cet auteur, et il commence particulièrement bien car il nous offre non seulement un manga avec une histoire belle et originale, mais aussi un dessin particulièrement réussi, et cela dès le premier tome !

Il nous raconte l’histoire de Kosei Arima, dont on apprend qu’il aurait dû devenir un jeune pianiste talentueux, mais qui a perdu sa capacité à « entendre » ce qu’il joue depuis la mort de sa mère. Aujourd’hui adolescent, il fait la rencontre de la violoniste Kaori Miyazono, qui va lui redonner le goût de la musique, et plus simplement de la vie.

On le sait, en règle générale, les problèmes des adolescents traités dans les mangas donnent l’impression qu’ils sont déjà adultes et matures, mais ce concept est particulièrement bien abordé ici. Vous l’avez compris, Your lie in april a pour thème la musique, plus précisément la musique classique, et il n’est jamais évident de nous en faire ressentir l’émotion à travers de la lecture.

Pourtant, le manga y parvient, déjà parce qu’il nous propose, à chaque tome, les références du morceau qui fait l’objet des diverses interprétations (avec en sus, un lien Youtube, ce qui est un petit plus sympathique) et ensuite, parce que le dessin nous retranscrit bien les mouvements et l’intensité avec laquelle les artistes jouent.

Douze variations sur « Ah ! Vous dirai-je, maman » par Mozart

L’histoire en elle-même nous narre le quotidien de ces deux jeunes, ainsi que de leurs amis et, au-delà de la thématique que représente la musique, il est bien évident qu’elle a pour objet la quête du bonheur par Kosei, qui durant ces deux thèmes, éprouve une véritable admiration vis-à-vis de Kaori. Une admiration qui devrait sans doute se transformer en amour, mais on y voit tout de même l’auteur opérer une distinction précise entre les deux sentiments. En effet, Kosei est un jeune garçon profondément blessé par la perte de son talent, évidemment liée à la mort de sa mère. Lorsqu’elle était en vie, paradoxalement, elle l’entraînait sévèrement et lui inculquait une méthode stricte, qui demande d’interpréter fidèlement la partition -pour ne pas dire mécaniquement.

En retour, et par opposition à l’ordre que représente Kosei, Kaori interprète la partition à sa manière, au point de s’approprier le morceau -et nous savons qu’en musique classique, c’est un sacrilège, ce qui est d’ailleurs évoqué avec la réaction des membres du jury, lors du premier concours auquel elle participe. Kaori représente donc le désordre qui, si l’on se base sur la fonction d’entropie, représente le futur inéluctable vers lequel se dirige l’ordre.

Le personnage de Kaori Miyazono dans l’adaption en anime

Par conséquent, Kosei est nécessairement attiré par Kaori, mais outre le lien évident que représente la musique, Kaori continue à représenter son opposé mais aussi son idéal, en ce sens qu’elle a une intense joie de vivre, et qu’elle sait savourer l’instant présent. Du coup, là où Kosei a besoin de bases pour avancer, le modèle qu’il prend à travers Kaori pourrait paraître paradoxal en ce sens qu’elle préfère rester figée sur le moment présent, afin de mieux l’apprécier.

Bref, vous trouverez mon analyse peut-être un peu tordue, mais il faut retenir que Your lie in april est un manga qui met de bonne humeur et qui sait également émouvoir, même dès les deux premiers tomes, et je suis bien évidemment impatient de lire le troisième, qui sera disponible en juin.

Néanmoins, histoire de pinailler un petit peu, j’attends de voir un meilleur développement des personnages secondaires, en dehors de leurs deux amis, dans les prochains tomes, puisque l’on peut considérer les deux premiers comme introductifs, mais vue la qualité d’écriture que nous a offert l’auteur, sans aucune longueur et à travers un dessin précis et très agréable, je ne me fais aucun soucis.

Bref, si vous cherchez un manga original, frais et subtil, je ne puis que vous le recommander chaleureusement. Vous pouvez le trouver au prix de 6,60 EUR par tome chez Amazon et la Fnac.

Bien à vous,

Hyperion_Seiken