[RETROSPECTIVE] LES JEUX DE TENNIS, PARTIE 2

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Bonjour à tous,

Je vous présente aujourd’hui, l’air de rien et en toute innocence, sans le remord ni le regret d’ailleurs, d’avoir terminé mon précédent article de manière si abrupte, la deuxième et dernière partie de ma rétrospective consacrée aux jeux de tennis que j’ai connus, à ceux d’aujourd’hui et à venir…

Précédemment…

Dans mon précédent article, j’avais introduit la rétrospective avec ce que j’appelais Les Prémices du genre, précision était rappelée que j’ai opté pour une approche subjective, et que je n’ai donc pu ratisser large sur l’ensemble des jeux de tennis sortis sur tous supports et sur plusieurs décennies. Et ce n’est pas tant à regret que cela, car même s’il est toujours possible de trouver une gemme cachée (Pro Tennis WTA Tour sur GBA, par exemple), nombreux sont ceux qui se sont cassés les dents sur l’exercice. Après les prémices, ère au cours de laquelle les jeux de tennis étaient encore somme toute basiques, est venu l’Âge d’or ! Au cours de cette période sont nées les licences les plus palpitantes, et là où la concurrence était rude et poussait chaque développeur à tailler son diamant pour n’en retenir que le meilleur : Virtua Tennis, Smash Court Tennis Pro Tournament et Top Spin. Trois licences passionnantes, proposant chacune une approche, une vision sincère et minutieuse du tennis, qui ferons vibrer les fans de jeux de tennis durant une large décennie. Mais trois licences aussi, aux destins amères et à la conclusion abrupte, comme vous allez pouvoir le constater dans la prochaine ère que j’ai l’intention de traiter dans cette rétrospective : la Force Tranquille.

Mais avant cela, il restait un jeu que je souhaitais mentionner, que j’ai décidé de ranger dans l’âge d’or du jeu de tennis, pas forcément pour les bonnes raisons, mais ce jeu, dont j’ai tu le nom afin de vous imposer un suspens qui, je n’en doute pas, a dû générer une interminable attente (j’appuie assez sur l’ironie, ou ai-je encore de la marge ?), ce jeu donc, le voici :

EVERYBODY’S TENNIS (PS2)

Everybody’s Tennis sort en France en avril 2007 sur PS2. Le jeu sera d’ailleurs adapté sur PSP quelques années plus tard, en 2010, et bien que les deux versions se vaillent, ma préférence va tout de même pour le format portable, sur lequel je m’étais d’ailleurs bien habitué à un certain Everybody’s Golf. Car oui, le titre vous aura sans doute mis sur la piste, nous sommes sur une déclinaison de la série phare du studio Clap Hanz, qui a mis de côté le golf pour explorer un tout autre sport, tout aussi feutré et élégant : le tennis !

Il faut savoir qu’à une lointaine époque – certains d’entre vous s’en souviendront sans doute, Everybody’s Golf était une licence incontournable de Sony, et avait tant d’influence qu’elle agissait même comme un system-seller. Des centaines de milliers d’exemplaires se vendaient dès la première semaine de commercialisation, et le titre était une institution, que l’on aime le golf ou pas, car il proposait un gameplay accessible qui parvenait à rendre ce sport amusant et palpitant (aucune ironie de ma part, j’aime beaucoup le golf, mais je reconnais que ceux qui ne s’y intéressent pas ne doivent pas voir en lui la définition du fun), le tout dans un univers cartoon qui a su poser sa patte dès les premiers épisodes sortis sur Playstation 1, à l’époque où la version occidentale se traduisait d’ailleurs par Hot Shots Golf.

Par conséquent, l’idée de transposer tout cet univers et ses personnages dans le monde du tennis était une idée intéressante, et finalement sans véritable prise de risque, tellement l’on a l’impression de rentrer à la maison dès les premières minutes de jeu. Car même si nous sommes sur du tennis, l’on retrouve tout de suite cette facilité de prise en main qui s’affine au fil des différents tournois, pour finalement nous proposer un gameplay plus subtil qu’il n’y paraît. Bien sûr, Clap Hanz s’exonère de toute approche fidèle à la réalité, non pas dans le jeu lui-même, mais dans tout l’enrobage, entre ses personnages cartoonesques et ses courts qui peuvent être situés aussi bien sur la plage que dans les bois, le tout accompagné d’une musique d’ambiance que je trouve moins envahissante que celles des Virtua Tennis (après, question de point de vue, je préfère un jeu de tennis sans musique pendant les matchs).

La version PSP bénéficie par ailleurs d’un mode histoire qui n’était pas présent sur la version PS2, il me semble (là, je ne me base que sur ma mémoire, donc si je me trompe, n’hésitez pas à me l’indiquer en commentaires), ce qui apporte un peu plus dans la progression, anecdotique certes, mais d’autant plus sympathique que l’univers s’y prête bien.

Mais ne vous y trompez pas, Everybody’s Tennis n’est pas LE jeu de tennis incontournable, il est certes très amusant et agréable à jouer, mais la force de Clap Hanz de rendre le moindre sport passionnant pour les profanes, est aussi une faiblesse en ce sens qu’il s’émancipe de toute approche réaliste, le rendant même difficilement comparable à un Virtua Tennis, certes axé arcade, mais qui propose de vrais joueurs et tournois là où Everybody’s Tennis évolue dans sa propre bulle. Un excellent titre toutefois, que je place largement au-dessus des derniers Mario Tennis.

Et pour finir enfin sur Everybody’s Tennis, il est sans doute la dernière pièce du puzzle que forme ce que j’appelle l’âge d’or des jeux de tennis.

Car en effet, les années qui suivent, les éditeurs ne vont plus jamais réellement chercher à révolutionner ni même renouveler une quelconque formule. Chaque série a sa place, on voit même disparaître sans crier gare, une licence aussi brillante que Smash Court, pour laisser la place aux deux tenors du genre, Virtua Tennis et Top Spin. Une force tranquille se met en place, et sans encore le présager, amorce une conclusion quelque peu amère…mais nous n’y sommes pas encore.

LA FORCE TRANQUILLE

Les joueurs ont désormais fait leur choix, et le combat oppose désormais deux concurrents, Virtua Tennis, qui mise sur l’arcade, et Top Spin, plus réaliste. Si ces deux licences sont effectivement excellentes et proposent les meilleurs jeux de tennis, ce n’est pourtant pas une ligne droite et clairsemée qui les attend, mais l’on peut tout de même être satisfaits par l’arrivée d’un excellent cru pour commencer…

TOP SPIN 3 (PS3)

Sorti en 2008, Top Spin 3 est à mon sens le meilleur opus de la licence, et je ne comprends pas pourquoi Top Spin 4 lui fait autant d’ombre, à vrai dire ! Après, vous l’avez sans doute compris, l’un de mes critères et la représentation de la WTA et, à cet effet, même s’il est triste de constater que le jeu propose quasiment moitié moins de femmes que d’hommes, soit sept contre treize, attention au casting : Justine Henin (ok, ça joue sur ma préférence sur cet opus), Maria Sharapova ou encore Amélie Mauresmo, entre autres, et en joueuse dite de légende, Monica Seles. Du solide ! Et au masculin, on a droit à l’invincible Nadal, mais aussi Federrer, Roddick, Haas ou encore Monfils, ou encore Björn Borg côté légendes.

Vous souhaitez jouer un match Seles / Sharapova à Roland Garros ? C’est anachronique, mais c’est possible et qu’est-ce que c’est bon ! Je vais être honnête, j’ai pu replonger dans les titres de cette période dite de Force Tranquille, et ayant enchaîné cet opus et le 4, pour les besoins de mon article, et j’ai trouvé Top Spin 3 tellement au-dessus de son prédécesseur, notamment pour le nombre de modes de jeux, avec entre autre un mode tournoi très complet injustement absent du 4.

Niveau son, l’ambiance du stade m’a paru plus spontanée, avec parfois des cris isolés dans le public (oui, comme dans Smash Court Tennis Pro Tournament 2, et oui c’est un détail, mais j’adore ce genre de détail), et même les musiques des menus sont plus motivantes.

Et niveau gameplay, alors certes, les glissades sur terre battue paraissent plus exagérées mais n’en demeurent pas moins stylées lors des replays, et j’ai d’ailleurs éprouvé plus d’émotions manette en mains lors des échanges, avec des joueurs plus entreprenants et bien, bien plus surprenants que ce que l’on peut d’ailleurs voir aujourd’hui.

Si l’on ajoute au roster généreux de nombreuses licences officielles comme l’inévitable Roland Garros (on notera le manque de détails sur terre battue, mais je chipote), l’US Open et l’Open d’Australie ; ainsi que le désormais classique mode carrière qui nous invite à créer un personnage, je pense très sincèrement que Top Spin 3 est l’un de mes jeux de tennis préférés, très près de Smash Court Tennis Pro Tournament 2. Une réussite à mon sens, un millésime qui ne fait que me rappeler à quel point la licence manque aujourd’hui au paysage vidéoludique. Vraiment !

Et d’ailleurs, mon sentiment n’a pu que prendre davantage sens, car malheureusement pour elle, la concurrence n’a pas réussi à suivre, pour nous proposer alors un bien maigre cru…

VIRTUA TENNIS 2009 (PS3)

Sorti en 2009 donc, cet opus ne prend même pas le risque d’être numéroté, ni de se vouloir comme une véritable suite, puisqu’il se contente de reprendre les acquis de Virtua Tennis 3, et de les améliorer quelque peu. Vraiment quelque peu !

Et autant, j’adore Virtua Tennis 3, qui figure même selon moi en haut du panier. Mais autant, quand on passe après Top Spin 3, soit on cherche à se remettre en question et on prend des risques, soit, comme Sega l’a fait peut-être à juste titre, on se contente de miser sur la sécurité et la fidélité des fans. C’est maigre, mais il était peut-être un peu trop tard pour peaufiner le produit, qui devait déjà sans doute être à un stade avancé de son développement à la sortie du redoutable concurrent.

Et pourtant, il y a du bon en lui ! A commencer par le roster, qui certes, manque d’équilibre entre l’ATP et la WTA, mais c’est une malheureuse réalité qui s’applique à tous les jeux ; il reste pourtant un roster plus qu’honnête et très solide, avec notamment chez les hommes la tri-force Nadal, Federer, Djokovic, et chez les femmes, Sharapova, Serena Williams, Mauresmo ou encore Davenport. Boris Becker ou Tim Henman parmi les légendes, et cet opus nous propose sans doute l’un des castings les plus complets de la série, voire même de tous jeux de tennis. Une réussite sur ce point, mais qui ne m’a pas convaincu au point de le considérer comme un incontournable car, comme je l’ai indiqué, point de révolution ni même d’évolution depuis Virtua Tennis 3, et au final, on a cette impression de déjà-vu qui ne nous lâche pas dès les premières minutes.

Pour tout vous dire, il s’agit là sans doute du moins bon épisode de la licence, car il se repose trop sur ses acquis sans chercher à bousculer ses propres codes. Pourtant face à un solide concurrent, il aurait dû y avoir quelques signaux d’alertes, surtout après l’excellent Top Spin 3. Il a tout de même un avantage pour lui, commun à la licence, c’est son accessibilité quasi-immédiate, qui permet de s’amuser très rapidement, surtout à plusieurs. Malheureusement pour lui, il semble être l’acteur de la fin d’une époque pour cette licence pourtant géniale.

TOP SPIN 4 (PS4)

En 2011, sort Top Spin 4, pour beaucoup le meilleur jeu de tennis de tous les temps. De mon point de vue, après avoir lu plusieurs tests, et alterné moi-même entre Top Spin 3 et 4 afin d’en établir une comparaison, hé bien que les fans me pardonnent d’avance, mais avec le recul, je ne comprends pas qu’il y ait eu un tel engouement. Je vais commencer par énumérer ce qui me chiffonne avant d’aborder ses évidentes qualités : le jeu sacrifie le mode Tournoi, qui se cantonne désormais à figurer dans le mode carrière. Le tournoi est un mode que l’on retrouve pourtant dans n’importe quel jeu de tennis, et qui me paraît opportun pour avoir la chance de contrôler un joueur pro. A la place, il nous propose un mode Roi du Court, qui est une occasion de revivre de grands matchs passés, mais qui se révèle trop rapidement anecdotique.

Cela ne regarde sans doute que moi, mais pour vous apporter une petite précision sur ma façon de jouer, je procède toujours ainsi : séance d’entraînement (en l’espèce, avec l’académie Top Spin, on a de quoi faire !), quelques matchs d’exhibition histoire de se faire la main, puis j’alterne entre mode carrière sur un personnage créé et mode tournoi avec joueurs pro. Sur Top Spin 4, il n’y en a donc eu que pour le mode carrière, fort heureusement complet.

Ce qui m’amène à un autre défaut du titre, qui finalement, me permet de passer à côté du mode Tournoi sans trop de regret : le casting !

Niveau ATP, il est pourtant solide et propose dix-huit joueurs, dont huit légendes telles qu’Agassi, Courier, Chang ou encore Borg, et pour le reste, on est sur du classico-classique avec Nadal, Federer et Djoko, et du côté des français, on a Gilles Simon…soit.

Alors que 2K semble avoir misé sur un retour des légendes (histoire de justifier son mode Roi du Court, j’imagine), le casting pêche lourdement du côté de la WTA, qui frôle l’avertissement. Seulement sept représentantes du circuit répondent à l’appel (contre 18 chez les hommes, je le rappelle, le delta est énorme !), et l’on ne peut pas dire que le choix ait été inspiré. On a fort heureusement Serena Williams, Caroline Wozniacki, mais aussi Ana Ivanovic ou encore Jelena Jankovic. Et Eugénie Bouchard…soit.

Enfin, dernier défaut, histoire de pinailler, j’ai l’impression que l’ambiance sonore y est moins travaillée que dans le 3, aussi bien sur le court que dans les musiques.

Mais cessons de jouer les râleurs, car Top Spin 4 reste effectivement l’un des derniers grands jeux de tennis, tous supports confondus, et jusqu’à aujourd’hui, à une exception près, on n’a pas fait mieux ou au moins qui mérite que l’on s’y intéresse davantage. Graphiquement, le jeu est très beau, et cela se ressent jusque dans le public, même si une fois encore, les courts manquent un peu de détails.

Au niveau des tournois licenciés, on retrouve Roland Garros, l’US Open et l’AO, également quelques Masters, mais toujours pas de signe de Wimbledon. Du classique mais efficace, et vous comprendrez par la suite que c’est devenu compliqué aujourd’hui de pouvoir bénéficier d’autant de licences dans un seul jeu. Nous y reviendrons.

Quant au gameplay, on côtoie les anges ! Les sensations de jeu atteignent des sommets, et c’est d’ailleurs en cela que l’on ressent le travail effectué depuis Top Spin 3, avec une gestion du timing toujours plus précise, le réalisme des mouvements, le montage de stratégies en cours de jeu pour s’adapter à son adversaire, en cela je dis « oui », il s’agit bien évidemment du meilleur jeu de tennis. Si l’on se focalise sur le gameplay, on n’a pas fait mieux, ni avant, ni depuis. Et c’est d’ailleurs ce que l’on attend d’un jeu de tennis, après tout ! Il est simplement dommageable que le casting ne soit pas à la hauteur, et que le jeu paraisse plus avare que son aîné par rapport aux modes proposés, donc oui : si Top Spin 4 est objectivement le meilleur, Top Spin 3 est au sommet, dans mon cœur.

Mais vous pensez sans doute que Top Spin 4 est le dernier véritable bon jeu de tennis sorti, et que depuis 2011, c’est le désert ? Hé bien contrairement à ce que vous pourriez penser, non, et contre toutes attentes, c’est même EA Sports qui monte sur le ring pour proposer sa vision du tennis, pour présenter ainsi…

EA SPORTS GRAND CHELEM TENNIS 2 (PS3)

Après une première approche adaptée à la Wii en 2009, et à côté de laquelle je suis passé, EA sort, le 9 février 2012, une suite multiplateforme intitulée EA Sports Grand Chelem Tennis 2. Oui, EA a fait une incursion, très courte il est vrai, dans l’univers du tennis. Et autant leur politique est-elle critiquable sur bien des points, autant en l’espèce, le jeu est bien, et aurait pu être le début d’une série prometteuse, et oui, je le pense sincèrement !

Commençons par le gameplay. Ce dernier propose deux types de gameplay (sans compter la possibilité d’utiliser le PS Move, que je n’ai pas testé), le premier nous faisant frapper la balle avec le stick analogique droit, nous permettant un contrôle total sur la vitesse et la direction, mais auquel je n’ai pas du tout accroché. Puis le second, qui revient à des bases plus traditionnelles, plus proches de Top Spin, d’ailleurs, sans atteindre son excellence ou même ses sensations de jeux. Mais qu’importe, la proposition Grand Chelem 2 est attrayante et EA Sports mise notamment – et vous ne serez sans doute pas surpris, sur les licences, à commencer par les Tournois : Roland Garros, l’AO et l’US Open…et Wimbledon ! Les courts sont très détaillés, petite mention particulière pour la terre battue, mais le public un peu moins bien représenté graphiquement que dans Top Spin 4. L’ambiance y est cependant bien retranscrite (on entend même les ambulances dans les rues de Paris, du côté de Roland Garros, par exemple), et le jeu ne s’arrête pas aux cris des joueurs, aux encouragements du public, ou aux annonces de l’arbitre.

Sous l’égide de la célèbre ESPN, deux commentateurs agrémentent le déroulement du jeu, dont John McEnroe pour la version US. En revanche, pour la version française, nous avons pour seul commentateur Guy Forget, dont les remarques manquent parfois de punch. Il ne se défend pas si mal, mais j’ai constaté quelques erreurs d’insertions pour certains commentaires, ou encore certaines tirades qui s’éternisent un peu trop inutilement sur des choses pourtant bénignes. Mais au moment de sa sortie, c’est alors le seul jeu de tennis auquel j’ai joué (il en existe peut-être d’autres, je précise qu’on est toujours dans une rétrospective personnelle) qui propose un commentateur, et même si cet ajout n’est pas parfait, il contribue à apporter toujours un peu plus d’immersion.

Au niveau du casting, on est dans un nombre de joueurs pro correct mais pas plus impressionnant qu’un autre, avec toujours un déséquilibre sur la représentation de la WTA (m’enfin !). Mais il y a du très haut niveau, et du haut de son total de 23 joueurs, on a du caviar, notamment chez les hommes : Federer, Nadal, Djokovic ou encore Roddick, mais aussi le français Tsonga ! On retrouve également une sélection de joueurs de légendes que sont McEnroe (qui donc, s’auto-commente en VO, du coup ?), Sampras ou Borg.

Et chez les filles, oui, si je suis tant enjoué par le roster, je ne vais pas faire durer le suspense, c’est parce qu’il y a Justine Henin ! Auprès d’elle, nous retrouvons également Sharapova, Davenport, Ivanovic et les sœurs Williams. Du côté des légendes, on a seulement deux représentantes, dont Chris Evert. Un sans-faute !

Même si je n’aurais pas été contre un petit retour d’Agassi, et une WTA plus généreuse, la sélection opérée par EA Sports mérite le détour.

Nous avons le flacon, qu’en est-il de l’ivresse ? Comme indiqué précédemment, si l’on opte pour les commandes classiques, on se retrouve face à une simulation qui se rapproche du summum Top Spin, avec cependant un degré de réalisme bien en dessous à mon sens. Ce n’est peut-être qu’une impression, mais même en y ayant rejoué pour les besoins de ma chronique, j’ai eu l’impression que les joueurs se déplaçaient particulièrement vite sur le court. Mais les sensations de jeux restent agréables et sont très accessibles, et nous mettent même peut-être trop en confiance au départ.

En effet, le mode Carrière, mode principal du jeu, nous permet classiquement de suivre et faire évoluer un jouer créé de toutes pièces, et alors que l’on est censé ressentir sa montée en puissance au fil des saisons, c’est à l’inverse l’IA qui devient de plus en plus corsée. Pourquoi pas, après tout, mais cela peut se cumuler à un peu de redondance. De plus, je mentionnais les quatre principaux tournois plus haut, mais…à dire vrai, il n’y a même quasiment qu’eux. On est donc face à un mode certes, d’apparence généreuse sur la durée, mais le sentiment de faire évoluer notre joueur n’est pas aussi fort que dans un Virtua Tennis ou un Top Spin.

En plus de ce mode, on a droit à un classique mode exhibition, un mode Tournoi, ou encore un mode qui nous permet de revivre les plus grands matchs de l’histoire. Personnellement, ce n’est pas ce type de mode que je préfère, mais certains fans devraient apprécier sa présence. En outre, et vous l’aurez compris, à l’instar des autres jeux de tennis que j’ai cité, je n’ai pas exploré les possibilités du mode en ligne, qui semblait pourtant très complet pour l’époque.

Tout n’est pas parfait dans EA Sports Grand Chelem Tennis 2, mais il y a de belles choses et la possibilité d’y passer de bons moments. J’aurais vraiment aimé un troisième essai pour voir si EA Sports aurait réussi à nous apporter plus de joueurs, plus de licences, et à peaufiner le produit. Malheureusement, le succès n’a pas dû être au rendez-vous pour qu’ils n’y reviennent plus.

On peut dire qu’ils ont quand même réussi à me faire l’effet d’une surprise, là où je ne pensais plus qu’à travers Virtua Tennis et Top Spin. Il s’agit donc là du dernier jeu sur console de salon avant une longue, très longue traversée du désert. Fort heureusement, une bien maigre compensation m’a permis de passer ces quelques années d’attente…

VIRTUA TENNIS 4 : WORLD TOUR (PS VITA)

Le 22 février 2012, sort une petite console portable, dont le succès ne suivra pas tout l’amour que ses utilisateurs lui donneront pourtant, la PS Vita. Petit bijou technologique encore très apprécié aujourd’hui, la Vita sortait donc à cette date en Europe, avec parmi les jeux du lancement, à l’instar de la désormais respectable PS3, un représentant de la licence appréciée de Sega, Virtua Tennis 4 : World Tour. Si j’ai fait l’impasse sur le jeu pourtant sorti sur PS3 (pardon, mais sortir juste après Top Spin 4 n’était pas très technique, comme mouvement), et qu’il n’a d’ailleurs pas tellement été concluant, d’après les tests qui en sont ressortis, j’ai tout de même décidé de lui donner sa chance sur Vita, et pour le coup, je n’ai pas été déçu, au contraire. Le format portable se prête à merveille au titre, et puis le confort de la Vita ajoute une petite douceur supplémentaire au plaisir de jeu. Par contre, oubliez les fonctionnalités spécifiques à la Vita (écran tactile, réalité augmentée, etc.), qui sont là presque par obligation, l’intérêt n’est pas là mais bien dans le gameplay propre à la série. Aussi, étrangement, la pilule passe mieux que sur les consoles de salon si l’on vise le maigre casting ou l’absence de tournois officiels, mais le mode World Tour remplit le contrat plus qu’il n’en faut.

Mais entendons-nous bien, le jeu ne figure pas parmi les meilleurs non plus. Moi-même, je ne m’y suis amusé qu’au gré de sessions occasionnelles, sans réellement m’y investir corps et âme. Il a cependant le mérite d’être visiblement plus joli que ses aînés sur console (un comble !) et d’adjoindre au gameplay si cher à la série, le confort de la PS Vita. Du fait de sa portabilité, lorsque je pars en vacances encore aujourd’hui, j’emmène toujours Virtua Tennis 4 : World Tour avec moi, au même titre qu’il m’arrive encore d’emporter un petit Pro Tennis WTA Tour ou même Mario Power Tennis avec la Game Boy Advance, cela dit.

Et c’est ainsi que prend fin cette ère que j’ai appelée « l’ère de la force tranquille », durant laquelle les grosses licences se sont reposées sur leurs acquis, avec très peu de surprises au niveau de la concurrence, même si l’on peut retenir la rapide incursion d’EA Sports dans le milieu. On peut cependant constater une sévère baisse de régime du côté de Virtua Tennis, en comparaison d’une montée en puissance pour Top Spin, ce qui les mène pourtant au même destin : plus aucun épisode des deux séries n’est sorti depuis 2011-2012. C’est incompréhensible ! Reste qu’à mon sens, sur tous les jeux auxquels j’ai joué, je pense très sincèrement que mon préféré est et demeure Top Spin 3.

Comme vous l’avez constaté, je n’ai réellement parlé que des jeux auxquels j’ai joué, ce qui a pour conséquence qu’un certain nombre n’a pas été mentionné. Il faut savoir qu’il a continué d’exister un certain nombre de jeux se servant d’une seule tête d’affiche pour se vendre, comme par exemple Agassi Tennis Generation 2002 sur Game Boy Advance, ou Rafa Nadal Tennis sur DS ; exemples qui n’ont certainement pas pour ambition de révolutionner le genre. Des spin-off de licences connues ont également proposé leur vision du tennis avec par exemple, Sega Superstars Tennis, ou encore Droopy Tennis et Snoopy Tennis, entre autres. Et je suis certain que si parmi vous, il y a des fans, certains ont peut-être gardé d’excellents souvenirs sur des jeux que je n’aurais pas cités, auquel cas je les invite chaleureusement à m’en parler en commentaire, je suis toujours désireux d’en apprendre plus.

Mais les meilleures choses ont une fin. Car il est temps, mes amis, d’aborder une nouvelle ère, censée être celle du renouveau, après une traversée de pas de moins de six ans d’absence. Il est temps de vous parler…du faux départ !

LE FAUX DEPART

Cela m’attriste tellement d’aborder cette partie en en connaissant le résultat, que je ne sais pas par où commencer pour vous faire part de mon amère déception devant le fait accompli, alors que l’annonce du retour du tennis sur consoles m’avait fait tant plaisir !

Six ans après Virtua Tennis 4 : World Tour sur Vita, auquel je continue encore de jouer, mais aussi et surtout, six ans après EA Sports Grand Chelem Tennis 2, le dernier jeu de tennis auquel j’ai joué sur console de salon, ce n’est pas une, mais deux nouvelles licences qui sont annoncées pour mai 2018. Et savoir cela, lorsque l’on a connu l’excellence avec Virtua Tennis et Top Spin, cela nous permet de rêver. Un jeu de tennis, avec des consoles comme la Xbox One et la PS4, cela devrait forcément être merveilleux ! Non ? Hé bien…voyons cela !

AO TENNIS (PS4)

Bon, déjà s’ils sont énervés dès la jaquette, ça commence bien…

Début mai 2018, nous y sommes ! Après tant d’années d’attente, je vais enfin pouvoir remettre la main sur un jeu de tennis, et ce dernier me paraissait prometteur. AO Tennis (pour Australian Open, je précise toujours ^^) parvient effectivement à tenir une proposition honnête, et même intéressante dès les premières minutes, manette en mains. Le jeu se montre très accessible, et il s’inspire pourtant de Top Spin dans ses commandes, et il s’avère que les sensations sont intéressantes. Mais ce n’est pas tout et, ô miracle ! Hors personnages fictifs, la WTA est plus représentée que l’ATP, avec un casting de douze joueuses connues, contre seulement huit joueurs, parmi lesquels Nadal et Goffin. Chez les filles, nous retrouvons Kerber ou encore Ash Barty, la française Caroline Garcia ou la japonaise Naomi Osaka. Cependant, graphiquement parlant, je n’ai pas trouvé le jeu très convaincant. Il l’aurait été sur PS3 ou Xbox 360, mais sur PS4 ou Xbox One, le résultat est décevant, surtout quand on voit ce qui sort en 2018 ! Et malheureusement, ce ne sont pas certaines animations sur les joueurs qui vont rattraper le coup. Techniquement, sans que cela soit laid pour autant, il n’y a pas de quoi flatter la rétine.

Au niveau des courts, nous avons pour seuls courts licenciés ceux de l’Open d’Australie…logique, mais cela reste un peu pauvre. Pourtant, l’intérêt est ailleurs, et c’est là finalement le point fort du jeu : la personnalisation. Pas aussi poussée que l’on aurait aimé pour les personnages, elle nous permet également de créer nos propres logos et surtout, nos propres stades, le tout via un outil communautaire qui nous donne accès à un très grand nombre de créations, souvent réussies. Vous pouvez donc retrouver Roland Garros, mais bien sûr, sans qu’il s’agisse de la licence officielle. Et pour le coup, aussi bien dans AO Tennis que dans sa suite, la communauté y est très active et vous permet de trouver à tous les coups votre joueur préféré, et le stade de votre choix. Un bon parti pris qui compense l’absence de gros tournois licenciés.

Au final, parler de faux départ avec ce titre est presque injuste, mais il faut reconnaître qu’après six ans de désert, on se retrouve finalement face à un jeu certes amusant les premières heures, mais qui devient vite redondant, la faute à une IA peu développée et la possibilité de se contenter de deux ou trois stratégies pour gagner contre n’importe quel adversaire, ce qui réduit l’intérêt, surtout si l’on veut s’impliquer dans le mode carrière. Je ne l’ai pas considéré comme un mauvais jeu, au contraire, mais je n’y ai pas non plus passé des heures. Et je vous garantis que, moi qui attendais avec plus d’impatience le jeu suivant, je suis tombé de très haut…

TENNIS WORLD TOUR (PS4)

Quelques jours après la sortie d’AO Tennis, sortait un autre jeu, toujours en mai, dans la dynamique du prochain tournoi à Roland Garros : Tennis World Tour. Le jeu est pétri de bonnes intentions, car il nous propose une gestion plutôt poussée de notre carrière, mais je vais aller directement à l’essentiel : avant d’envisager des ajouts certes attrayants mais futiles comme l’embauche de son agent, il serait intéressant de se concentrer sur les bases de ce que doit être un bon jeu de tennis.

Et en cela, le jeu était aussi pétri de bonnes intentions, car il nous propose également une gestion du timing qui ne nous dépayse pas, et permet tout un panel de coups plutôt réussis, mais alors, si vous avez joué au jeu day one comme moi : qu’est-ce qu’ils nous ont fichu comme barre d’endurance ??? En conditions réelles, même en maison de retraite ils nous mettent une raclée, tellement notre personnage se fatigue vite ! Je me demande même si la fatigue n’est pas une thématique du jeu, car il arrive aussi parfois que l’adversaire, alors même que la balle tombe à deux mètres de lui, plutôt que de courir il se fasse tout de suite une raison et refuse de bouger : « Naaan, trop loin ! »

J’ai bien précisé que j’ai joué au jeu dès le jour de sa sortie, car, sans doute pressé et trop porteur d’espoir sur le titre, malgré les tests qui commençaient à tomber, je ne pensais pas que le titre pouvait être aussi mal fini ! Bienvenue dans la next gen, bitches ! Et du coup, alors que la patience aurait pu me faire revenir sur le titre, une fois celui-ci un peu plus stable, enchaîner sur AO Tennis puis Tennis World Tour m’a tout simplement fait perdre l’envie de m’intéresser à de nouveaux jeux de tennis, autres que ce que la génération d’avant nous avait proposés. J’ai même décidé de faire l’impasse sur l’extension Roland Garros, qui nous apportait la licence du Tournoi. Dans le doute, je ne voulais pas prendre le risque de payer pour être encore déçu.

Même l’ambiance sonore ne relève pas le niveau, on est à un degré d’austérité particulièrement élevé, avec un public à peine présent, et un service (sans jeu de mot) minimum sur les bruitages. Reste que le jeu est commenté par Guy Forget, tout comme ce fut le cas pour EA Sports Grand Chelem 2, mais une fois encore, même à ce niveau on sent le minimum syndical, malgré ses efforts.

A l’inverse, pourtant, l’interface visuelle n’est pas si mal, je pense notamment aux menus plutôt agréables à l’œil. Et puis allez, je ne vous ai même pas parlé de l’atout du jeu : le roster ! Il faut bien admettre que pour un premier essai, Tennis World Tour fait plaisir aux fans : à sa sortie, une trentaine de joueurs connus est disponible.

Nous sommes en 2018, la parité ne peut être que formidablement mise en av…24 hommes contre 6 femmes, SERIEUX ? Le constat est amer, l’ATP est quatre fois plus représentée que la WTA, qui ne bouscule pourtant pas les codes à travers sa sélection, hein ! On a heureusement Kerber, Wozniacki ou encore Madison Keys. Mais aussi et surtout, nous avons Mladenovic qui, avec Garcia que j’ai déjà cité dans cette chronique, a gagné cette année le double féminin de Roland Garros. Et c’était un très chouette match !

Tant qu’on y est, on va toutes les citer, hein ! Viennent ensuite Muguruza et…Eugénie Bouchard. Soit.

Ce qui est sûr, c’est que lorsque l’on regarde le casting homme, il est forcément plus palpitant, avec du Zvererv et du Kyrgios, ou encore Goffin, nous avons également Monfils, cela fait toujours plaisir d’avoir des français dans le lot, et il me semble que Nadal a rejoint le cast un peu plus tard. Donc oui, il y a du niveau, mais la faible représentation de la WTA vaut presque un carton rouge à elle seule. Grosse, très grosse déception pour moi, qui me suis définitivement fait à l’idée que plus jamais je ne pourrais jouer avec Sharapova ou la légende Henin.

…euh ça, c’est ce que je vous aurais dit en 2018, mais nous sommes en 2022, et fort heureusement, il y a du nouveau, et des développeurs qui semblent accepter d’apprendre de leurs erreurs. Car vient la conclusion de cette longue chronique : l’ère de l’Avenir Incertain.

L’ AVENIR INCERTAIN

Je me suis fait une raison, ce ne sont pas les nouvelles licences qui vont nous faire retrouver les sensations de Top Spin, c’est une évidence. Je réserve à Sega le bénéfice du doute pour éventuellement nous ressortir un jour un Virtua Tennis, mais aujourd’hui, aucun projet aussi ambitieux que l’un ou l’autre ne semble se profiler à l’horizon. Il faut pourtant admettre que, aussi bien AO Tennis que Tennis World Tour, malgré leurs défauts, proposaient du contenu au moins honnête. Mais la bonne nouvelle, c’est que les développeurs ont largement appris de leur erreur, et ont décidé de peaufiner leur licence. Alors oui, on est encore loin de l’excellence, mais il faut noter l’effort, et en cela, il y a un net progrès. L’avenir en devient-il plus radieux pour autant ?

Remarque : pour les deux prochains jeux, les captures d’écran sont désormais les miennes.

AO TENNIS 2 (PS4)

AO Tennis 2 sort en multiplateformes le 9 janvier 2020, développé par Big Ant Studios : sur Switch, PS4 et Xbox One. Et cette fois, au détriment de la WTA je l’admets, il y a du mieux du côté de l’ATP : on est sur un total de 25 joueurs connus, dont 14 chez les hommes, et 11 chez les femmes. Parmi elles, on peut former le duo gagnant Garcia / Mladenovic, mais l’on peut aussi compter sur la présence de Barty, Kleber et Pliskova. Côté hommes, si on retrouve Nadal, Goffin et Monfils, on a également Cilic et Kyrgios qui rejoignent notamment la partie.

Le jeu bénéficie d’un petit gap graphique par rapport à son aîné, cela ne le rend pas si beau pour autant, mais un meilleur travail côté animations, notamment sur les joueuses et joueurs connus. Et puis mais qu’est-ce qui s’est passé ? Les entrées des joueurs sur le court sont incroyablement stylées, et le jeu nous offre des petites mises en scènes qui renforcent vraiment l’immersion, avec la musique qui va avec. Et on dirait même que les ambiances ont été retravaillées. Un détail qui vous paraîtra futile, mais entre deux jeux, quand les joueurs prennent une pause, on entend en fond une musique d’ambiance qui résonne dans le stade. Cela ne sert à rien, d’un point de vue gameplay, mais cela nous donne l’impression d’y être !

De plus, l’intérêt du premier opus est réitéré en l’espèce : l’aspect communautaire. Il est en effet, toujours possible de créer son propre joueur, logo ou stade, et de le partager avec la communauté, et bien entendu de profiter de la créativité des autres. Ainsi, afin de combler l’absence toujours aussi significative des tournois licenciés, il sera possible malgré tout de se faire son propre grand Chelem. Certes, les détails ne seront jamais aussi précis que lorsque le jeu bénéficie de la licence, mais certains créateurs nous proposent tout de même de belles choses, notamment grâce à l’insertion des logos, ce qui rend leur vision de Roland Garros plutôt proche de la réalité. Il est également possible d’importer des joueurs créés, si l’on veut pouvoir jouer avec son sportif préféré.

Et au final, de nombreux ajouts viennent enrichir le gameplay, comme la possibilité d’avoir des réactions fairplay ou de mauvais joueur, en plus de la contestation sur l’arbitrage qui était déjà possible dans le premier. Le mode carrière est également assez complet et les contrôles nous offrent enfin de meilleures sensations de jeu, même si au final, ma préférence ne sera pas pour celui auquel je me serais attendu. De plus, de tous les jeux sortis depuis 2018, il m’a paru être le plus facile à prendre en mains, mais pas forcément le plus facile à maîtriser, attention !

On est donc face à une petite évolution, sans véritable prise de risque, avec finalement la même absence de tournois licenciés, si l’on excepte bien entendu les stades consacrés à l’Open d’Australie, absence compensée par la créativité des joueurs permise par l’outil du jeu. Il y a finalement du mieux, même si comme vous l’avez compris, on est malheureusement encore bien loin de la qualité des jeux de la précédente génération. Et en définitive, vu que j’avais apprécié le premier opus, je n’ai été finalement que peu surpris par la suite, contrairement à…

TENNIS WORLD TOUR 2 (PS5)

Et là, il faut un peu contextualiser. Le premier Tennis World Tour est visiblement sorti dans de très mauvaises conditions, à un point qu’il sera dit que le jeu n’était même pas fini pour la sortie, qui était une fenêtre opportuniste dans la dynamique du Tournoi Roland Garros. Néanmoins, il faut reconnaître cela à Nacon, l’éditeur : l’erreur a été entendue, constatée et pour préparer la suite, le tir a été rectifié.

Mon personnage créé pour le mode carrière : Hyperian ^^

Le premier bon réflexe a été de confier le développement du jeu à Big Ant Studios, les mêmes qui se chargent d’AO Tennis. La différence, c’est qu’entretemps, Tennis World Tour a obtenu des licences, ce qui pouvait changer la donne et surtout, octroyer au studio un bon budget pour le développement du titre. Et là, c’est une véritable évolution que connaît le titre, au point de parvenir à faire oublier le catastrophique premier opus. Je ne passerai pas par quatre chemins : il est à mon sens, le jeu de tennis récent à posséder, pour les raisons que je vais évoquer dans quelques lignes.

En premier lieu, le jeu est sorti en septembre 2020 sur PS4, Xbox One et Switch, et j’ai fait l’impasse sur cette sortie. J’ai opté pour la version PS5, aussi disponible sur Xbox Series, qui propose une édition complète avec sans doute, l’un des rosters les plus complets jamais proposés !

En second lieu, je précise qu’il faut relativiser tout de suite mon propos, du fait que le jeu me paraît être la meilleure proposition moderne : le jeu est bon, mais pas excellent. Simplement, je trouve que les critiques ont été très dures avec lui, et je le dis alors que j’ai passé de nombreuses heures à alterner entre Virtua Tennis et Top Spin. C’est pourquoi j’insiste lourdement : non, le jeu n’est pas mauvais. Il a des défauts, mais pas mal de qualités permettent de compenser et de proposer une expérience plus honnête qu’on ne le croit.

Graphiquement, le jeu est très particulier, les joueurs ont un rendu qui fait effet poupée de cire que je n’apprécie pas particulièrement, d’autant plus que, comme il y a la sueur qui est représentée, cela fait davantage effet huilé qui manque de naturel. Les courts ne sont pas aussi détaillés que ce que pouvait proposer un EA Sports Grand Chelem 2, reste le public qui me paraît honnête. Je préfère nettement les approches visuelles d’un Top Spin 3 ou 4.

L’ambiance sonore est à nouveau synonyme d’austérité, avec un peu de mieux : le public me paraît plus expressif que dans le premier opus, mais on est loin de l’ambiance retranscrite par EA Sports ou Top Spin 3. On retrouve cependant les cris des joueurs, dont le si significatif cri de guerre de Sharapova.

On est face à une jouabilité sensiblement plus proche de Top Spin que AO Tennis, mais niveau IA, ce n’est pas encore ça. Certes, elle est redoutable et se défend plutôt bien, mais j’ai l’impression d’être toujours confronté aux mêmes stratégies, et par conséquent, de devoir avoir recours aux mêmes stratégies pour gagner. C’est dommage, car les joueurs connus bénéficient de leurs propres animations et stratégies, jusqu’aux automatismes de Nadal, ce dernier s’avérant très redoutable en fond de court, mais si l’on se base sur le mode carrière, dans lequel on passe son temps à rencontrer, la plupart du temps, des joueurs fictifs, ceux-ci semblent tourner autour de peu de stratégies, que l’on parvient rapidement à contourner.

Mais il n’empêche, je trouve cependant les sensations de jeu acceptables et en définitive, depuis Roland Garros jusqu’à aujourd’hui, je m’y suis remis et même investi dans le mode carrière. Le jeu propose également un mode Tournoi très complet, en plus des classiques modes Exhibition et Entraînement. Le mode Tournoi est forcément intéressant en ce sens qu’il propose les grosses licences, exception faite de cet insaisissable Wimbledon, et nous permet de vivre notre propre Roland Garros, soit avec l’un de nos personnages créés, soit avec l’un des QUARANTE-HUIT JOUEURS !!!! Quarante-huit !

Bien évidemment, si l’on relève toujours un déséquilibre par rapport à la représentation de la WTA, force est de constater que la barre a été placée haut, très haut. C’en est presque étonnant que des grands noms tels que Djoko ou les sœurs Williams manquent à l’appel, tellement le casting est complet. Du côté des hommes, on a l’inévitable Nadal, Federer, Andy Murray, mais aussi Zverev, pour qui j’espère un prompt rétablissement au passage, et même Casper Rudd, pour ceux qui veulent replonger dans les conditions de la finale 2022 de Roland Garros, nous avons également Monfils, Benoît Paire, Medvedev ou encore Auger-Aliassime. Entre autres.

Et chez les filles, attention les yeux ! J’ouvre la marche avec la très prometteuse Cori Gauff, finaliste de Roland Garros 2022, les gagnantes du tournoi en doubles, les françaises Caroline Garcia et Kristina Mladenovic. On retrouve Ash Barty, Madison Keys, Bianca Andreescu…bref, nous avons du beau monde ! Il est juste dommage de ne pas retrouver Iga Swiatek.

Mais ce n’est pas tout, car l’édition complète PS5, qui m’a d’ailleurs motivé à l’achat, compte quelques personnages bonus, et pas des moindres. Maria Sharapova, mon main dans les Virtua Tennis ; et surtout, Justine Henin ! Madame 300% est de retour, et quel plaisir de la retrouver !

Vous l’avez donc compris, Tennis World Tour 2 est la meilleure proposition au niveau du contenu, et je le redis : je parle du contenu. Pour le reste, ce sera plutôt au feeling, sachant que le jeu ne me paraît pas aussi catastrophique que ce que l’on peut voir à travers les critiques. Il est plaisant, pas aussi technique qu’on aimerait, et pas aussi beau que ce qu’un jeu de sport devrait proposer aujourd’hui. Mais en attendant l’éventuel retour d’une grosse licence, ou pourquoi pas, en attendant la vraie relève, celle qui mettra tout le monde d’accord, contentons-nous d’un jeu correct, et Tennis World Tour 2 fait le travail.

La relève, peut-on encore y croire ?

MATCHPOINT TENNIS CHAMPIONSHIP (PS5)

MatchPoint Tennis Championship est annoncé pour le 7 juillet 2022. Développé par Torus Games (notamment habitué aux adaptations de films en jeux, sachant aussi que le dernier en date est Paw Patrol on a Roll sur Switch, en 2018…mouais, pas très tennis friendly tout ça) et édité par Kalypso Media, sous la houlette de Koch Media. Il faut savoir que Torus Games est un studio australien, encore un, à l’instar de Big Ant Studios.

Le jeu semble jouer sur le fait qu’il s’inspire fortement de Top Spin, mais s’agissant d’un premier essai, force est de constater que le roster et les licences sont loin d’impressionner. On a droit à onze joueurs chez les hommes, ce qui en soit n’est pas si mal, avec notamment Medvedev et Kyrgios, puis Casper Ruud qui, pour le coup, est arrivé en finale à Roland Garros cette année, et peut donc constituer l’un des attraits du casting, et chez les français, nous avons Benoît Paire et Hugo Gaston. La déception vient du côté de la WTA, avec seulement cinq joueuses, ce qui est très léger : on a au moins Azarenka, Keys et Muguruza, mais aussi Heather Watson et Anisimova. Et c’est tout. Rien que pour l’affiche, même AO Tennis 2 se défend mieux. Pour un premier essai, il n’aurait pas été exagéré d’en ajouter deux ou trois de plus.

Et il est inutile de préciser que c’est le désert au niveau des tournois, d’après les aperçus que l’on peut voir sur le net. Il semble en résulter que le jeu mise avant tout sur les sensations de gameplay, visiblement satisfaisant et bénéficiant de bonnes idées à son crédit, comme une adaptation de l’IA face à notre jeu. Aussi, la technique ne semble pas aider, entre une réalisation correcte mais loin d’atteindre le niveau de Tennis World Tour 2, et il semble que l’ambiance sonore soit encore une fois, d’un niveau d’austérité qui frôle l’abus de Xanax.

Vous l’avez compris, j’émets quelques réserves sur ce titre bientôt disponible, et si je ne compte pas faire l’impasse dessus, je ne prendrai pas le risque de vous promettre un test ou un avis. Et si le jeu a tout intérêt à trouver un public, si l’on espère une suite avec une affiche plus scintillante, il faut bien admettre que le risque est grand, surtout face aux premiers retours sur les aperçus. Croisons les doigts pour un jeu optimisé dès sa sortie (…), je me ferai mon propre avis dès que je l’aurai entre les mains, et pour tout vous dire : j’ai envie d’y croire !

ERE DE LA CONCLUSION

Nous y sommes, cette chronique arrive à sa conclusion. Et vous l’avez compris, le jeu vidéo a su proposer d’excellents représentants pour le tennis, aussi bien à ses débuts que dans les années 2000-2010.

Mais vous l’avez compris aussi, pour le moment, l’avenir du jeu de tennis n’est pas des plus brillants, si l’on se base sur les propositions actuelles, et j’en suis juste à souhaiter un Tennis World Tour 3 qui saura s’élever encore, comme l’a fait son prédécesseur, pour finalement atteindre un vrai rythme de croisière pour cette série qui, à mon sens, a les plus grandes ambitions du marché aujourd’hui. A moins d’un retour de Virtua Tennis (ma foi, pourquoi pas ?) ou du roi Top Spin (improbable, à moins d’un miracle) ? A moins d’un retournement de situation chez EA Sports pour nous sortir un Grand Chelem Tennis 3, en croisant les doigts pour qu’il s’exonère des problématiques d’aujourd’hui chez EA (DLC, monétisation, etc.) ? Et tout simplement : le tennis intéresse-t-il le monde vidéoludique ? On a assisté en effet, depuis 2012, à un désintérêt de ce sport de la part des éditeurs, mais c’est peut-être le constat d’un public tout simplement absent.

Et il faut être lucide : le retour du tennis dans le monde du jeu vidéo ne s’est pas fait en grandes pompes, car attendre six ans pour se retrouver face à un jeu aussi cassé et mal fini que Tennis World Tour, ou un manque flagrant de budget et d’ambition du côté d’AO Tennis, ces deux jeux ayant visiblement plus servi de coup d’essai que de coup de maître pour s’améliorer ensuite, et en vue de ce qui arrive avec MatchPoint Tennis Championships, je crains que la relève ne soit même pas encore ne serait-ce que dans un coin de la tête d’un développeur.

Et malheureusement, les alternatives aux jeux d’aujourd’hui ne sont pas facilement accessibles, car il faut passer par le retrogaming, ce qui est mon cas, mais ce n’est pas celui de tout le monde. Même sur Steam, ces jeux sont désormais introuvables, si l’on excepte éventuellement Virtua Tennis 4, qui n’est franchement pas le meilleur. Seul l’espoir est permis, même si je ne m’inquiète pas outre mesure sur un potentiel héritier des fondements des grandes licences, seul le temps est un ennemi. Et c’est un fait : les jeux de sports doivent être dans l’ère du temps, et il ne nous semble possible de ne regarder en arrière que pour en éprouver la nostalgie d’alors.

Et c’est sur ces mots que se termine cette longue rétrospective qui, je l’espère, vous aura intéressé et, peut-être même, aura également ravivé des souvenirs, et des bons.

Bien à vous,

Hyperion Seiken

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