Pour cette nouvelle Chronique Falcomienne, j’ai décidé d’écrire sur l’un de mes personnages préférés, Sara Valestein, afin de vous expliquer un peu plus en détail pourquoi je l’apprécie tant (et non, ce n’est pas uniquement parce qu’elle est belle, oh !).
Présentation
Sara Valestein est un personnage issu de la série The Legend of Heroes, qui apparaît dans la saga Trails of Cold Steel. Au début professeur de la Classe VII, son rôle évolue au fil des épisodes pour définitivement faire partie des compagnons de Rean Schwarzer. A la base, j’avais prévu de faire un focus sur elle dans mon dernier compte rendu portant sur Trails of Cold Steel IV mais, à force d’écrire, je me suis rendu compte que je pouvais tout simplement lui consacrer un article entier. Aussi, d’un point de vue plus personnel, l’objet de ma démarche est de développer sur des personnages que j’apprécie et qui me parlent plus que d’autres, et il serait vraiment réducteur de ne se cantonner qu’au chara-design, tout aussi agréable soit-il. Et en l’espèce, Falcom oblige, Sara Valestein a bénéficié d’un traitement percutant sur le développement de son personnage.
Notez que, même si je n’ai pas l’intention de spoiler l’histoire de la série, il y a tout de même un risque de révélations tout au plus sur Sara. Vous voilà prévenus !
Aux origines du nom
Visons tout de suite l’origine de son nom de famille, qui est une référence directe à l’un des meilleurs donjons de la série Ys, le Château de Valestein, dans le grandiose Ys : the Oath in Felghana, et qui existait déjà originairement dans la toute première version du jeu, Wanderer from Ys, le troisième opus de la série sorti alors en 1989. Ce donjon sait jouer avec nos nerfs et demande vigilance et précision, si l’on tient à en venir à bout. Pour vous situer (oh, tiens…et si on contextualisait un peu ?), je rappelle que Ys : the Oath in Felghana est sorti en 2005, soit deux ans après Ys VI : the Ark of Napishtim, et qu’il en reprend et améliore la forme, notamment au niveau du gameplay, qui gagne davantage en fluidité. Le jeu ressemble d’ailleurs plus à un hack’n’slash qu’à un A-RPG, finalement, et demande au joueur beaucoup d’adresse aussi bien dans les combats que l’exploration.
Mais Valestein Castle, c’est aussi un thème figurant parmi les meilleures compositions de la série. Lorsque l’on pénètre les lieux, au départ, le château nous accueille dans un court silence glacial, avant qu’une cloche retentisse, puis vient la musique :
De plus, le Valestein Castle a pour particularité d’être divisé en deux parties. Ainsi, lorsque l’on pense avoir affronté le boss de fin du donjon, non sans mal, le jeu proposant un beau challenge, on découvre une nouvelle zone et l’on se rend compte que l’on n’en est qu’à la moitié du donjon, et l’on repart dans de nouveaux décors et une nouvelle musique certes, pas aussi réussie que la précédente, mais toute aussi fidèle à Wanderer from Ys. Un moment de bravoure pour un nom qui résonne désormais et à la fois dans Ys et The Legend of Heroes.
Le développement du background
Afin de comprendre à quel point son personnage a de l’importance dans les jeux, tout autant que les liens qu’elle entretient avec les autres, il convient de mettre en lumière son passé. En effet, ses différentes affiliations font qu’elle se trouve toujours, d’une façon ou d’une autre, investie dans chaque enjeu : elle a été mercenaire, dans le corps d’élites appelé Jaegers, plus précisément chez les Northern Jaegers, dans la branche septentrionale du continent Zemuria, en North Ambria (vous avez compris ? AU NORD !).
Mais aussi et surtout, elle a été au sein de la Guilde des Bracers, guilde d’apparence philanthropique qui agit pour protéger et rendre service aux citoyens. “D’apparence” disais-je car s’agissant d’une organisation non gouvernementale, ses membres sont récompensés au terme de leurs différentes missions. Sara était à ce titre une brillante Bracer, et même la plus jeune à atteindre le rang A, ce qui permet au joueur d’établir un lien avec la trilogie Trails in the Sky, puisque les personnages principaux évoluent au sein de la même guilde, mais dans la région de Liberl. C’est d’ailleurs à travers ses faits d’armes en tant que Bracer qu’elle obtient le surnom de Purple Lightning. Endurcie par une enfance tragique, puissante combattante, de mercenaire à membre de guilde, Sara Valestein possède les acquis pour devenir professeur au sein de l’Académie Militaire de Thors, dans l’Empire d’Erebonie, mais aussi et surtout, elle devient le pilier autour duquel se construira une vision utopique, la Classe VII !
Après tout, manette en mains, dès l’introduction du tout premier Trails of Cold Steel, qui est un flash-forward sur les dramatiques évènements à venir, elle fait partie des personnages jouables et directement impliqués dans l’histoire, et dont le rôle de professeur laisse place petit à petit à un rôle de mentor, avec qui chaque élève de la classe entretient une véritable relation de confiance.
Endurcie, disais-je ! Car à première vue pourtant, elle se présente comme une personne décontractée, toujours souriante et parfois aux airs insouciants. Pire, la première image qu’elle renvoie à ses étudiants n’encourage pas à lui faire spécialement confiance, étant particulièrement portée sur la boisson. Ainsi, lors de leur première mission en extérieur, elle préfère s’endormir sans aucun scrupule plutôt que de les rassurer. Pour être honnête, à l’époque, lors de ma découverte du jeu, j’étais quelque peu dubitatif tant son insouciance me paraissait presque déplacée. Comme dirait Zeus, ça promettait !
Elle a également tendance à jouer le jeu de ses étudiants, notamment lorsque la classe des nobles (la Classe I, de mémoire) vient les provoquer : elle encourage à régler le conflit par un combat. De même, au sein de la classe VII, lorsque Jusis Albarea et Machias Regnitz n’arrivent pas à se coordonner dans les batailles, ne s’entendant absolument pas au début de l’aventure, elle les met au défi de l’affronter, entraînant par la même occasion le personnage central du jeu, Rean Schwarzer (d’un point de vue gameplay, ç’aurait été dommage de ne pas participer au combat, après tout). Or en l’espèce, si sa décision ne favorise pas l’instruction à première vue, cette séquence est surtout un prétexte pour dévoiler sa puissance et son style de combat efficace, grâce à sa maîtrise à l’épée légère et à l’orbal gun, sur lesquels je reviendrai plus loin.
Au fond, si l’on ne se base que sur le premier Trails of Cold Steel, il faut creuser pour en savoir plus sur Sara, notamment en ne manquant pas d’utiliser ses points de relations pour passer du temps avec elle et, ainsi, tisser un lien de confiance qui nous permet d’en savoir un peu plus sur son tragique passé, et ce qui l’a amenée à devenir ce qu’elle est aujourd’hui.
Son apparente insouciance n’est donc qu’un masque, et c’est à travers son humour, sa bonne humeur et ses choix parfois peu orthodoxes, que l’on s’attache naturellement à elle. Alors, lorsque l’on commence à constater les effets positifs de son instruction sur ses élèves, en plus du lien de confiance qu’elle a su mettre en place, forcément : elle devient le professeur idéal, celui que l’on rêverait d’avoir !
Et finalement, l’impliquer dans les possibilités de romances de Rean n’est pas, selon moi, une bonne idée, tout comme la possibilité de choisir sa romance, en fait. J’en ai déjà parlé dans l’un de mes comptes rendus de Marathon Falcom, et en quelques sortes, je transforme l’essai en affirmant que l’idée d’une romance avec Sara, bien que séduisante à vivre (vous pensez bien que c’est la romance que j’ai toujours privilégiée), enlève un peu de cohérence au background des personnages, d’autant qu’elle semble avoir toujours eu une attirance pour le père de Laura Arseid ; et à titre tout à fait personnel, d’autant que la seule fanfic que j’accepterais de lire porterait sur une romance entre Sara et Crow ^^
Une évolution dans l’ombre
En l’espèce, Sara n’est pas un personnage principal à proprement parler. Si l’on regarde l’ensemble de la saga Trails of Cold Steel, outre Rean Schwarzer, les personnages principaux sont les élèves des deux Classes VII, et Falcom s’applique à narrer l’évolution de leurs relations, dont les débuts sont souvent frileux, avant de tisser des liens forts. Et si à partir du III, Rean devient le professeur de la nouvelle Classe VII, il n’en demeure pas moins le héros, là où dans les deux premiers épisodes, Sara se positionne d’emblée comme un mentor, un professeur. Par conséquent, Falcom respecte d’une certaine façon la distance qui existe entre élèves et professeurs, et isole ainsi Sara comme étant un personnage qui n’évolue pas à la vue du joueur, au contraire. Comme tout le reste des personnages de la saga, elle évolue dans l’ombre, sans que le joueur n’ait toutes les cartes en mains pour le comprendre, ce qui constitue une conséquence de son passé qui l’a menée ici.
En cela, le premier opus de Trails of Cold Steel, aborde son personnage d’une façon un peu trop épurée à mon goût. On apprend plus de son passé à travers les discussions avec Rean et les quelques flashbacks qui nous sont proposés, que ce qu’elle est réellement. Pour cela, il faut attendre le second opus. En effet, Trails of Cold Steel II nous offre notamment une séquence mémorable qui oppose Sara aux Northern Jaegers, l’occasion également pour elle d’inaugurer la nouvelle série de S-Craft, les attaques ultimes propres aux personnages, proposés par le jeu. Alors qu’en parallèle, la classe VII a su évoluer drastiquement face à l’ennemi, Sara Valestein nous surprend en dévoilant l’étendue de sa toute puissance, ce pourquoi on la surnomme Purple Lightning.
Par la suite, dans Trails of Cold Steel III, vu que la classe VII d’origine n’est plus, Sara ne garde pas sa fonction de professeur et redevient Bracer, prenant au passage sous son égide la jeune Fie Claussel, jusqu’à ce qu’elle croise à nouveau la route de Rean, alors qu’elle traque les mercenaires dont elle faisait pourtant partie, les Jaegers. Et aussi bien dès sa première apparition que plus tard dans le jeu, elle a droit à son moment de gloire, qui synthétise à merveille les conséquences de son tragique passé à l’évolution qui en a découlé. Et c’est finalement dans ces instants que l’on comprend la complexité de son personnage, qu’elle masque derrière une attitude insouciante et toujours positive.
Et si la Classe VII lui a rapidement accordé sa confiance, c’est tout simplement parce qu’elle a su faire confiance en chacun de ses élèves, en leur potentiel et en leur faculté de vaincre leurs a priori, tout en faisant en sorte de les mettre en avant tout en restant elle, en retrait ; notamment dans le premier Trails of Cold Steel où il faut réellement qu’une menace plane au-dessus de l’Empire d’Erebonie pour qu’elle rejoigne l’équipe.
Sa place dans Trails of Cold Steel IV est sensiblement moins développée finalement, mais c’est un problème récurrent pour tous les personnages. Le casting étant particulièrement impressionnant, il est donc parfois délicat de mettre les projecteurs sur les uns ou les autres. Néanmoins, j’ai noté (forcément) que l’un des derniers plus beaux discours en fin du jeu est adressé à Sara, définitivement considérée comme le véritable pilier de la Classe VII. La boucle est finalement bouclée, du moins sur l’arc Trails of Cold Steel.
En effet, bien qu’elle soit présente dans Trails into Reverie, j’ignore quelle sera son implication. Je pense que le personnage sera forcément moins développé, mais je ne doute pas qu’elle n’hésitera pas à donner un coup de main ! A suivre, donc.
Armes et apparences
Sur le terrain, Sara Valestein maîtrise le champ de bataille aussi bien à distance qu’au corps à corps. En effet, elle se bat avec deux armes, un pistolet dit Orbal Gun, les Orbments étant la technologie principalement exploitée dans l’univers du jeu, mais elle se sert également d’une épée légère, qu’elle nomme respectivement Diablo et Pain dans les deux premiers Trails of Cold Steel, puis Law et Punishment à partir de Trails of Cold Steel III. Au fil des jeux, elle a la possibilité d’acheter des armes plus puissantes, et dont les noms changent, et notez que je me suis réservé la surprise des futurs noms pour l’épisode à venir, Trails into Reverie.
Au niveau de son apparence, il convient de distinguer deux périodes : celle relatée dans Trails of Cold Steel I et II, en premier lieu, place Sara dans son rôle d’instructeur de la Classe VII. En ce sens, elle arbore un style certes sexy mais son long manteau bleu foncé au col relevé et à ceintures blanches lui confère un air plus strict que ce qu’elle est réellement. Elle porte également une robe jaune décolletée et à manches longues, et des bottes longues qui remontent jusqu’au dessus des genoux. Emblématiques à son style, ses cheveux sont attachés en queue de cheval inversée.
Quelques temps s’écoulent entre Trails of Cold Steel II et III, et entre temps, redevenue Bracer, Sara Valestein a complètement changé de style, bien qu’elle conserve son code couleur. Pour l’occasion, elle arbore un style qui lui confère une apparence légèrement steampunk, avec une robe fendue bleue dont le haut recouvre une chemise jaune qui se devine par ses manches retroussées, et le col relevé. Elle opte pour des bottines nouées par des lacets et qui, cette-fois, ne montent pas jusqu’aux genoux. Enfin, un corset ouvert et deux fois ceinturé recouvre le haut de sa robe.
Un autre changement significatif concerne ses cheveux. Même si elle opte toujours pour une queue de cheval inversée, elle lâche cette fois de longues mèches qui descendent jusqu’au coude.
A noter qu’elle conservera son apparence dans le futur Trails into Reverie (l’artwork que j’ai choisi de mettre en premier plan de cet article en est d’ailleurs issu), qu’il me tarde bien entendu de découvrir, et qui constitue même ma plus grosse attente, toutes plateformes confondues, depuis l’annonce de sa sortie en Occident.
Conclusion
J’aurais pu consacrer un petit paragraphe à la musique, mais j’en ai suffisamment parlé dans la fin d’étape deux de mon Marathon Falcom 2022, mais pour rappel, Sara Valestein a bien un thème de combat qui lui est rattaché, Belief, qui est autrement réorchestré pour les Rivalries de Trails of Cold Steel IV à travers l’exceptionnelle version de l’album Sen no Kiseki : Super Arrange Version.
Avant tout, si j’avais envie d’écrire sur Sara Valestein, c’est pour deux raisons. La première, la plus simple, parce qu’il s’agit de l’un de mes personnages préférés de la série, et que cela fait un moment que j’avais envie de parler d’elle et d’expliquer pourquoi je l’apprécie tant. La seconde raison, c’est tout simplement pour démontrer que, malgré le vaste nombre de personnages que l’on croise dans la série, chacun d’eux bénéficie d’un background étoffé, parfois complexe, et toujours passionnant.
J’espère que cette petite lecture vous aura plu, il s’agit là d’une expérimentation de ma part, et j’ignore si dans l’immédiat je ferai un nouveau focus, mais une fois l’arc Crossbell terminé, il est plus que probable que je m’attellerai à un focus sur l’un des personnages les plus passionnants et les plus tragiques de la série : Arianrhod.
Bien à vous,
Hyperion Seiken
Article super intéressant.
J’adore en apprendre plus et découvrir le lore autour des personnages de fiction. En plus là les infos sont dissimulées dans différents jeux donc c’est encore moins évident de s’y retrouver sans wiki ou fiche sur le personnage.
Pour le nom de famille qui est une référence à un donjon d’Ys, ça a été confirmé ?
Même si je ne connais pas vraiment le perso, je t’avoue que son évolution et toutes les infos qui l’entour m’ont donner envie d’en savoir plus.
Merci beaucoup pour ton message 🙂
Pour répondre à ta question, oui il s’agit bien du même nom, mais à mon sens, ce n’est qu’un simple clin d’oeil, comme il peut y en avoir d’autres, mais cela ne s’arrête qu’à son étymologie. Je serais cependant très tenté de faire un article sur les connexions potentielles pouvant exister entre les séries de Nihon Falcom, à l’occasion ^^